"Oublier, il faut oublier, tout peut s'oublier."

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Oublier jusqu'à son existence. Oublier tout ce que l'on a vécu. Oublier nos souvenirs. Oublier qu'elle m'a oublié. Mais j'ai beau décrocher ses photos, effacer ses textos et supprimer son numéro, elle reste là. Il y a des parcelles d'elles qui flottent dans ma mémoire, un peu de son rire qui sonne à mes oreilles, et sa présence qui hante les rues. Il y a ses paroles qui résonnent dans mes oreilles, et ses mots qu'elle m'a écrit. Ses promesses qui volent dans l'air, ce parfum de notre rencontre au fond de ma bouche.

C'était un jour de pluie ou un jour de brouillard. Qu'importe. C'était peut-être un lundi, un matin à la récré, un de ces lundis gris et tristes où se lisent sur les visages la fatigue du week-end et des soirées passées à danser toute la nuit. C'était un de ces jours où le besoin de nicotine se faisait sentir, ou le temps humide m'empéchaît de rouler correctement, un de ces jours ou tu fumais encore tes malboros à la récré. C'était un de ces jours ou j'ai osé aller te demander. Pourquoi toi? Pourquoi pas une autre? Peut-être parce que je pouvais mettre un nom sur ton visage, peut-être parce que tu parlais avec une de mes connaissances, peut-être tout simplement parce qu'il fallait que ça soit toi. Comment savoir ?
Tout aurait pu s'arrêter là, un échange de cigarette, un lundi de pluie ou de brouillard, un matin à la récré. Puis il y a une cette histoire de jean troués, un petit rien, un pas grand chose. Une histoire de bas de pantalons déchirés à force de traîner par terre et de marcher dessus et de mamans qui détestaient ça. Un petit rien, un pas grand chose, une anecdote, rien de plus. Et pourtant. au détour de cette conversation, il y a avait ton rire et l'éblouissance de ton sourire.
Et puis il y a eu les vendredis à 16h. Des vendredis passés au soleil, ou sous la pluie, sur la pelouse ou autour d'un café, à grapiller des centimes pour un paquet de gateau ou du tabac pour une cigarette. C'est devenu notre moment. Notre rendez-vous. Nos instants de découvertes de nous-mêmes. Et l'été est arrivé, l'été et ces deux mois de vacances, l'été et les soirées à boire du rosé et papoter sur les quais, l'été et tes lettres, l'été et mes textos. S'en est suivi une deuxième année de "vrai bonheur, bordel à contempler le ciel claquant d'étoiles furtives." Une année ponctuée d'une semaine sous le soleil d'Espagne à marcher des kilomètres pour un paquet de cigarette, à construire des chateaux de sables et à se baigner dans une mer à deux degrés. Une année ponctueéede rendez-vous hebdomadaires autour d'un café, d'une bière ou d'un rosé. De soirées confidences perchées sur une machine à laver à pleurer dans tes bras, ou assises sur ton balcon à regarder le ciel. Une année de sourires, de promesses d'amitiés éternelles et de projets futurs.
Et je ne saurais dire quand tout à changer. Le jour ou tu as eu ta réponse pour Paris peut-être, ou bien avant ?
Le fait est que tu es partie. Toi, ton sourire, tes belles paroles et tes promesses. Tes messages se sont espacés, tes visites se sont rarifiées, et petit à petit, en l'espace d'un an, le silence s'est installé.
Et maintenant, j'ai beau avoir tout enlevé, tout enfermé à double tour dans cette boîte cachée au fond de mon placard, il y'a ces restes de toi qui hantent ma vie. Et cette incompréhension qui persiste...






 
"Il est important de laisser certaines choses disparaître [...]
Vous devez clore des cycles. Fermez la porte, changez de disque, faites le ménage, secouez la poussière.
Cessez d'être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes."

Paulo Coelho